mardi 9 avril 2013

De la congestion du trafic et de l'usage de la voiture dans notre agglomération...

Selon le dernier indice de congestion mis au point par le fabricant de GPS TomTom, Bordeaux arrive 3ème, derrière Paris et Marseille, dans le classement des villes françaises où la circulation a été la plus difficile en 2012.
S’il est estimé qu’un automobiliste de notre agglomération a  perdu en moyenne 147 heures dans les embouteillages l’an passé, il n’est pas du tout certain à nos yeux que la politique de densification de l’habitat décidée résolve le problème des déplacements dans les années à venir.

Le taux de congestion moyen de 28 % attribué à l’agglomération de Bordeaux signifie que le temps pour aller d'un point A à un point B est de 28 % supérieur au trajet optimal à l'heure la plus fluide. Ainsi, pour un trajet de 30 minutes, un automobiliste de la CUB y consacre en moyenne 38 minutes.
La situation est pire aux heures de pointe avec un taux de congestion de 64 % le matin et de 65 % le soir (trajet de 50 minutes au lieu de 30).

Classement pour la France selon l'indice de congestion (source TomTom)

Ce n'est pas pour autant que les voitures resteront au garage car elles nous sont bien souvent indispensables. En effet, de très nombreux trajets domicile-travail sont totalement irréalisables dans des délais raisonnablement acceptables en transports en commun (ou en vélo...), surtout quand ils sont « transverses ». Il faut par exemple essayer d’aller travailler en bus de Mérignac à l’hôpital de Haut-Lévêque (10 km), et ce sans même parler des horaires décalés type 3x8 du personnel et des bus supprimés en période juillet-août…. Pour des tas de forts légitimes raisons et contrairement à ce que certains voudraient nous faire croire, la voiture a encore de beaux jours devant elle.
La grande distribution ne s’y trompe d’ailleurs pas à voir la floraison ces derniers mois autour de nous du concept de Drive. Tout le monde s’y met, des grandes enseignes de distribution (1) aux magasins de matériel de bureau (2) en passant par les relais « Drive fermier » (3) ! Chaque mois, des dizaines de Drive sortent de terre et viennent élargir un parc d’environ 2.000 unités utilisées à ce jour par peu ou prou 5 millions de français.
On ne va pas au Drive en transports en commun ou en vélo mais comme le proposait il y a quelques mois la publicité radiophonique d’une grande enseigne « située à proximité de la sortie 17 de la rocade » au moment du lancement de son Drive : « Faites vos courses en rentrant du travail !!! ».
Il n’y aura pas moins de voitures dans 20 ans, contrairement à ce que d’aucuns clament. Dans une métropole à 1.000.000 d’habitants, il y en aura évidemment bien davantage, certaines d’entre elles étant seulement appelées à être propulsées par d'autres énergies.

Les propos toujours d’actualité sur la congestion de l'agglomération et l'usage de la voiture tenus en décembre 2010 par Gilles Savary, vice-président du conseil général, et dont nous proposons quelques extraits ci-dessous, nous apparaissent des plus intéressants à lire, à relire et ... à méditer en formulant des vœux pour que nous perdions d’année en année de nombreuses places au fort peu glorieux classement TomTom.
A suivre donc…


« Dans notre beau département provincial, si attaché à son mode de vie, un dogmatisme anti-automobile primaire et obsessionnel, paré du vertigineux mépris d'une pensée visionnaire et post moderne, est en train de transformer la vie de milliers de travailleurs et de familles en enfer quotidien, digne du stress parisien."
"Certes, on en connaît la stratégie : laisser s'installer la congestion, afin d'inciter à délaisser l'automobile et à venir habiter près de son lieu de travail et des services, c'est à dire dans l'agglomération. Cette approche serait concevable si elle n'était illusoire, totalitaire, et si elle ne nous menait précisément dans l'impasse écologique. Elle est illusoire, parce que dans un département qui gagne 15.000 habitants en moyenne chaque année, c'est une chance de disposer d'une armature urbaine capable de les accueillir et de les répartir ailleurs que dans la seule agglomération."
"Elle est totalitaire, car tous les transports collectifs du monde ne remplaceront jamais l'aspiration immémoriale de l'Humanité à la liberté de circulation porte à porte. Elle est écologiquement irresponsable parce que la régulation par la congestion automobile, n'offre aucune alternative véritable à la nuisance d'embouteillages polluants et insupportables dans une région de transit international comme la nôtre. » (Gilles Savary dans Sud-Ouest du 13/12/2010)


(1) 36 enseignes de Drive « grande distribution » recensées à ce jour sur l’agglomération bordelaise selon le site lebondrive.fr
(2) Type TopOffice voir ici
(3) Drive fermiers d'Eysines, de Lormont et de Gradignan voir ici

Ainsi, en 2012, un automobiliste marseillais mettait en moyenne, pour aller d'un point A à un point B, 40% de temps en plus que la durée de trajet optimale prévue par le GPS. Aux heures de pointes, c'est encore pire puisque le taux de congestion le matin et le soir passe à 77 % ! Pour rendre cela plus concret, un conducteur, pour un trajet initial de 30 minutes, mettra en réalité 46 minutes de plus s'il se déplace en heures de pointe. Au total, cela représente en moyenne 177 heures de perdue dans les bouchons, soit plus d'une semaine par an !

En savoir plus: http://www.gentside.com/voiture/top-10-des-villes-les-plus-embouteillees-de-france_art49642.html
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