dimanche 3 mars 2013

Tarifs TBC: et si on envisageait d'en baisser certains ?

Lors du conseil de CUB du 21 décembre dernier, nos conseillers communautaires ont voté la non augmentation de la tarification du réseau de transport urbain de la CUB pour la période du 1er juillet 2013 au 30 juin 2014 (1).
Si cette décision est appréciée , l'on ne peut toutefois que rejoindre ceux qui la présentent comme "symbolique" et formuler des vœux pour qu'on aille plus loin encore dans la baisse de certains tarifs pratiqués en matière de transport public dans notre communauté urbaine.
"On est là dans le quotidien des citoyens" déclarait Brigitte Terraza, Maire de Bruges, lors de cette même délibération du conseil communautaire.
C'est tout à fait exact, Mesdames et Messieurs les élus, alors n'hésitez pas à aller un peu plus loin...



Un gel apprécié mais effectivement "symbolique"...
Après des années d'augmentation régulière, et pour certaines pas des moindres (à titre d'exemple plus 13,9 % entre 2008 et 2012 du Pass Jeunes annuel moins de 28 ans), il était temps (de notre point de vue de simple citoyen s'entend) qu'une décision peu ou prou de cet ordre soit prise. Nous confirmons effectivement que "les concitoyens comprendraient difficilement que l'on puisse dégager - ndlr: la CUB - des millions d'euros pour faire certaines choses" - dixit Vincent Feltesse (2) - et que ne soit pas prise en compte la situation économique actuelle des ménages qui ont vu leur pouvoir d'achat baisser de plus de 2% en 4 ans (source INSEE).
Pour parler chiffre, le coût de ce gel a été annoncé de l'ordre de 500.000 euros, montant à comparer au 1,075 milliard d'euros du budget annuel de la CUB et, en matière de transport, au 1 milliard d'euros pour la réalisation de la phase 3 du tramway (dont 550 millions pour les seules extensions des lignes existantes). On est donc bien là avec ce gel des tarifs dans le pur "symbole".

Aussi, dépassons le "signal" et allons plus loin, certains tarifs étant d'évidence trop élevés...
L'on peut aisément rejoindre tant ceux qui déclarent que les services publics sont des outils qui doivent être "dégagés de toute logique de rentabilité car se donnant comme seule boussole la réponse aux besoins des populations" (3) que ceux qui craignent qu'un gel complet puisse présenter un risque de déséquilibre budgétaire tel que les années suivantes pourraient voir les tarifs s'envoler (4).
Pour rester dans ces équilibres, et surtout dans le "quotidien des gens" (5),  il ne paraitrait pas illogique:
- que la plupart des tarifs augmentent au rythme de l'inflation (on resterait en tout état de cause bien loin des + 14 % en 4 ans du Pass jeunes...),
- que certains tarifs, étudiés au cas par cas, restent stables (cas par exemple du ticket-carte 10 voyages essentiellement utilisé par des habitants de la CUB);
- qu'un tarif tel que celui du Pass jeunes annuel  à 204 € (!) diminue sensiblement au regard de son coût excessif par rapport à sa clientèle (collégiens, lycéens, étudiants, jeunes salariés à revenus souvent modestes,...).

Le cas du pass Jeunes...
Comment peut-on raisonnablement comprendre qu'avec les nouveaux tarifs de TransGironde (6) du conseil général, et sur lesquels nous reviendrons, il en coûte 120 € par an à un lycéen du Las à saint Jean d'Illac (35,6 km AR) pour rejoindre Daguin ou Dassault (lycées de son secteur) et qu'il en coûte 204 € à un lycéen habitant - par exemple - Mérignac (4 km AR) ?
Comment ne pas se demander comment fait Toulouse Métropole pour proposer à ses jeunes ce même type d'abonnement à 100 € par an (7) ???!!!
Comment expliquer une augmentation de ce tarif de près de 14 % en quatre ans  sans exclure qu'il puisse s'agir de profiter d'une clientèle en tout état de cause "captive" ?
Alors que certaines familles règlent plus de 200, 400, voir 600 € par an pour le transport de leurs enfants, baisser un tel tarif de 50 à 60 € ne procède que d'une simple délibération du conseil communautaire. Cette dernière, de nature encore plus symbolique au regard des montants en jeu, serait sûrement largement appréciée sans mettre pour autant en péril les équilibres budgétaires du service public des transports en commun de notre agglomération...


(1) peut être visionné ici (choisir dans le menu "Fixation des tarifs publics pour 2013"
(2) Vincent Feltesse, président de la CUB, lors de la même délibération
(3) Max Guichard, vice-président de la CUB, conseiller communautaire de Cenon, lors de la même délibération
(4) Alain Juppé, premier vice-président de la CUB, Maire de Bordeaux, lors de la même délibération
(5) Brigitte Terraza, Maire de Bruges, lors de la même délibération
(6) consultables ici
(7) consultables ici