dimanche 12 janvier 2014

TransGironde: une politique ambitieuse, ça marche toujours !!!

Nous formulions fin septembre 2012 (1) des vœux pour que les objectifs ambitieux du Conseil général de développement du réseau TransGironde soient très rapidement atteints et précisions que nous n'en doutions pas notamment grâce à la politique tarifaire très attractive et les services de grande qualité mis en place.
Et bien le succès est au rendez-vous: ce n'est pas en cinq ans comme initialement prévu que la fréquentation a doublé mais en .... un an !!!


Si l'on en croit les chiffres annoncés par Sud -Ouest dans son édition du 9 janvier (2), c'est du jamais vu avec 1.600.000 voyages comptabilisés de septembre 2012 à septembre 2013 ! Nous nous en réjouissons en tant que citoyens et tenons à saluer de nouveau ici une vision à laquelle nous avions d'emblée adhérer tant elle se voulait une offre interurbaine de transport efficace et pragmatique.
Les raisons principales d'un tel succès sont connues:
- une offre augmentée: plus de lignes (+10) et de trajets (+26), plus de lignes directes et un meilleur cadencement,
- une offre tarifaire très abordable (2,50 € quelque soit le trajet, 4 € l'aller-retour et encore, au prix fort puisque le tarif descend à 1,80 € le voyage au carnet),
- des véhicules modernes, confortables, climatisés (et pour certains équipés en télévision et WIFI).
Oui, mais pour quel coût ?
Le Conseil Général investissait auparavant 26 millions d'euros annuels pour 900.000  voyages. Pour 1.600.000 voyages, l'investissement supplémentaire est de 3 millions d'euros. Le calcul est simple: près de 80 % d'augmentation en fréquentation pour 11 % en investissement !
Il vient donc d'être à nouveau prouvé qu'une offre diversifiée et financièrement intéressante est attractive pour l'usager et à moindre coût pour la collectivité (en clair, pour nos impôts...).
Et en ce qui concerne la CUB ?
Si la période hivernale actuelle est propice au gel des tarifs (d'après les augures, le printemps "tarifaire" pourrait débuter cette année le 30 mars au soir...), d'aucuns ne manquent pas de - tenter - de justifier une augmentation des tarifs TBC.
Gérard Chausset (adjoint en charge des transports à Mérignac et vice-président de la CUB en charge des transports de demain) nous précisait dans un courriel que l'augmentation des tarifs du Pass Jeunes (ndlr: + 14 % entre 2008 et 2012) n’apparaissait pas "comme un frein à la mobilité des jeunes". Nous ne pouvons rejoindre cette approche pour deux raisons essentielles :
- la première, et nous ne cessons de le dire, c'est qu'il s'agit d'une population captive qui doit bien, quel que soit le prix, se rendre au collège, au lycée ou à la fac !!!
- la deuxième, c'est qu'en matière de transports des jeunes (et des moins jeunes!), on ne peut pas se satisfaire "de ne pas être un frein": il faut être un véritable moteur !!!

La clé de la réussite pour développer résolument l'usage des transports en commun passe, comme l'ont déjà prouvé de très nombreuses villes et notre Conseil Général, par une politique ambitieuse alliant offre de qualité et  tarifs attractifs. Toute autre politique, notamment celle qui s’appuierait sur une réduction de l'offre de stationnement, est vouée à l'échec. Mais, ceci est un autre sujet sur lequel nous reviendrons...



"Comme les urbains, les suburbains et ruraux se disent prêts à utiliser les transports en commun à condition que ceux-ci soient d'un haut niveau, que les différents réseaux (autocars, bus, tram, train) soient mieux connectés et que les prix soient abordables." (dans Sud-Ouest du  27/08/2012 sur TransGironde consultable ici)

(1) notre bulletin ARPRAM-Infos S38/2012 (adhérents seulement)

(2) article de LAURIE BOSDECHER dans Sud-Ouest du 9/1/2014:

Depuis la restructuration du réseau en septembre 2012, la fréquentation a doublé sur les lignes de bus du département grâce à la baisse des prix et au tarif unique.



Ça roule pour TransGironde 
10 e-c@r, autocars de demain, circulent depuis septembre sur la ligne 501 entre Bordeaux et Langon, via Cadillac. © Photo
PHOTO Stéphane LartigueL


Les services du Conseil général espéraient doubler la fréquentation en cinq ans. Mission réussie au bout de… un an ! De septembre 2012 à septembre 2013, 1 600 000 voyages ont été comptabilisés sur les lignes de TransGironde, réseau de transport interurbain en Gironde. Du jamais vu !
La révolution annoncée a bien eu lieu. À la rentrée 2012, le Conseil général a tapé un grand coup en revoyant toute sa politique tarifaire. Il propose un tarif unique à 2,50 € l'aller et 4 euros l'aller-retour. Plus de bus circulent sur les lignes les plus fréquentées. De nouveaux circuits sont également créés.
Quelques mois plus tard, en janvier 2013, arrive l'e-c@r, bus à haute qualité de service, sur la ligne Bordeaux - Lège-Cap-Ferret. Ces véhicules permettent aux passagers de se connecter au WiFi pendant leur voyage, brancher leur chargeur de téléphone portable ou ordinateur dans le bus, lire la presse du jour, discuter ou jouer avec des proches dans des espaces de convivialité (quatre sièges autour d'une table). La ligne Bordeaux-Langon offre le même confort aux voyageurs depuis septembre dernier.
Principale raison du doublement de la fréquentation : « La tarification unique, incontestablement ! », analyse Christine Bost, vice-présidente en charge de la mobilité. Payer 2,50 € pour faire un Bordeaux-Lesparre (8 euros avant la nouvelle tarification) a effectivement de quoi séduire, surtout qu'on le compare au prix du carburant !
Plus de trajets loisirs
« Cela a permis à des personnes réticentes, qui avaient peut-être une mauvaise image des transports en commun pour leur soi-disant manque de confort et leur lenteur, de franchir le pas », poursuit-elle.
25 lignes (sur 80) permettent désormais aux voyageurs d'avoir des informations en temps réel sur l'heure de passage des bus sur leur smartphone ou leur ordinateur.
Des comportements nouveaux sont également apparus. Par exemple, le week-end, la fréquentation dans les bus a été multipliée par trois. Preuve que l'autocar sert aussi à des trajets de loisirs. Phénomène un peu similaire : les bus étaient bondés durant les mois de juillet et août, au point que certains ont dû à plusieurs reprises renoncer d'aller à la plage faute de place assise dans les autocars. « Il y aura plus de lignes vers la côte l'été prochain », annonce Christine Bost.
La ligne Bordeaux - Lège-Cap-Ferret était, avant la refonte du réseau, la plus fréquentée. Elle le reste, mais a dépassé le cap des 200 000 voyageurs. En 2e position, arrive la ligne Bordeaux-Blaye.
L'intermodalité à améliorer
Si le territoire vient de faire un grand bond dans l'utilisation des transports en commun, il reste du travail. La Gironde, plus grand département de France, est aussi celui où on effectue le plus de déplacements en voiture (68 % contre 65 % au niveau national).
« En 2014, nous allons poursuivre la refonte des transports de proximité, c'est-à-dire à l'intérieur des communautés de communes, en partenariat avec elles. » Ce service, baptisé TransGironde proximité, doit être connecté aux autres grandes lignes de TransGironde.
Autre chantier : l'intermodalité. La restructuration du réseau dessert mieux le réseau SNCF et TBC dans la Communauté urbaine de Bordeaux. Mais un billet unique pour utiliser les différents modes de transport reste pour l'instant à l'état de projet.