mardi 26 mars 2013

Réunion CUB sur la thématique des déplacements

Nous avons assisté hier soir à la réunion organisée par la CUB sur la thématique des déplacements "Quels services publics pour demain", réunion avec une participation - malheureusement - bien faible de 100 à 120 personnes (si on enlève les nombreux personnels de la CUB et de l'organisation présents) pour une communauté urbaine de 750.000 habitants (mais y-avait-il eu suffisamment d'information sur la tenue de cette réunion..?).
Si nous avons été sensibles à l'organisation d'une telle réunion publique, nous sommes quand même un peu restés sur notre faim en ce qui concerne l'écoute qu'on nous annonçait pour préparer l'avenir de nos transports en commun...
En effet,
de notre point de vue, un peu trop de temps de parole a été pris par certains élus vice-présidents de la communauté urbaine en charge des transports, transformant ainsi une réunion d'écoute des concitoyens sur leur vision de l'avenir des transports en une séance pédagogique d'information.
Par ailleurs, il n'y a pas eu d'échange possible, chaque élu répondant à l'intervenant avant que le micro soit cédé à un autre intervenant. Ainsi, l'élu en tribune terminait-il le sujet évoqué sur sa propre vision sans approche contradictoire ou complémentaire possible.
Une impression  "assez mitigée" donc à la sortie ...

Après avoir précisé que nous étions d'une façon générale, satisfaits de nos transports en commun, nous avons tenu à aborder les limites d'un moyen de transport tel que le tramway (notamment en bout de ligne), la nécessaire prise en compte du vieillissement de la population, certains tarifs pratiqués et "l'interminable" ligne 35 vers les facultés.
Les bonnes choses à souligner :
- un tramway et des parc-relais très appréciés,
- un maillage transports en commun avec lianes, corols, citéis, mobibus, certes toujours perfectible mais tout de même assez dense, 
- une adaptabilité certaine pour essayer de prendre en compte au mieux les problèmes,
- la mise en place de "fréquences de passage" sur les lianes en lieu et place d'horaires,
- des véhicules confortables et en bon état,
- le développement d'autre moyens de transport pour compléter l'offre existante (VCUB, navettes fluviales , autopartage,...)
- la mise en place à partir de 2014 d'un système d'aide à l'exploitation et à l'information des voyageurs (SAEIV, en savoir plus ici), annoncé être expérimenté en 2013 sur la liane 2 traversant notre quartier. 
Concernant le tramway, nous avons tenu à réaffirmer que nous le considérons comme un moyen de transport moderne et efficace mais qu'il ne fallait pas pour autant lui prêter des vertus qu'il n'aurait sans doute malheureusement pas, notamment en ce qui concerne le "captage des flux extra-rocade" des habitants se rendant au travail sur Bordeaux. La taille relativement modeste des parkings relais prévus à la sortie 9 de 2 x 250 places semble d'ailleurs confirmer notre approche. Par ailleurs, le tramway a également ses faiblesses, notamment en cas d'incident sur une ligne (assez fréquent tout de même). Dans ce cas, c'est la ligne qui est interrompue contrairement au bus qui quant à eux peuvent se doubler.
La prise en compte du vieillissement de la population dans le développement de notre réseau nous parait un facteur très important à prendre en compte alors que l'INSEE prévoit que 30 % de la population aura plus de 65 ans en 2020, soit dans 7 ans. A l'aune de ces prévisions, les approches de "quadra-quinqua dynamiques et - à ce jour - au mieux de leur forme" du type "il faut développer le vélo" ou "il faut apprendre à marcher pour rejoindre l'arrêt de bus le plus proche" (800 mètres?) peuvent paraître par trop "idéalistes". Il en est de même de l'éventuelle suppression d'arrêts afin d'augmenter la vitesse commerciale: si les jeunes peuvent effectivement facilement faire quelques centaines de mètres supplémentaires jusqu'au prochain arrêt, il n'en n'est pas toujours de même pour nos aînés. Toujours d'après l'INSEE, la CUB en 2030 c'est un million d'habitants dont au minimum 360.000 de plus de 65 ans...
Concernant les tarifs, nous avons abordé le cas du jeune lycéen de Saint Jean d'Illac qui rejoint Daguin son lycée de secteur à 39 km AR (et Bordeaux 7/7 jours) pour 120 € par an et  celui du mérignacais qui rejoint son même lycée à 4 km AR pour 204 € par an. Nous n'avons pas vraiment obtenu d'élément convaincant à ce sujet mis à part que le prix de 120 € pour l'illacais était pour une seule ligne alors que les 204 € étaient pour toutes les lignes pour un jeune de la CUB. Si nous avions pu à notre tour répondre, nous aurions précisé que c'est bien souvent également le cas de nos jeunes qui ne prennent pratiquement que la ligne qui les conduit au lycée... Nous aurions pu également proposer que soit étudiée la remise en place d'un tarif scolaire, utilisable seulement en semaine scolaire sur les lignes directes entre le domicile et l'établissement . Ce tarif a existé de nombreuses années sur la CUB alors pourquoi ne pas envisager de le remettre en place? En tout état de cause, et sans même aborder l'augmentation de 14 % ces 4 dernières années du titre de transport Pass Jeunes, il y a quand même dans cet exemple matière à s'interroger sur la cohérence des tarifs pratiqués pour nos scolaires sur le territoire: 120 € pour 39 km d'un côté, 204 €  pour 4 km de l'autre...
Toujours concernant les tarifs, nous n'avons pas obtenu de précisions claires sur le projet dont on entend de plus en plus parler d'éventuelle mise en place d'un tarif social. Si notre association ne peut se prononcer à ce sujet, ne disposant  pas de suffisamment d'éléments, elle appelle toutefois l'attention  sur certains écueils vite possibles dès lors que l'on parle de mise en place de tarifs en fonction des revenus (lire notre billet à ce sujet).
Enfin, et même si c'est le cas pour de très nombreux autres trajets "banlieue-banlieue", nous avons abordé le cas de la ligne 35 qui met entre 50 ' et 1h10  pour faire Mérignac - les facultés. Nous avons suggéré que puisse être étudiée la remise en place du principe abandonné il y a quelques temps de "35 express", qui réduisait le temps de trajet d'environ 10 à 15 mn. Il nous a été répondu que ce principe a été abandonné car les gens pouvaient "se sentir frustrés" de voir passer devant eux un bus qui ne s'arrête pas. Cette réponse ne nous a pas convaincu dans la mesure où ces Express, sur une ligne nord-sud aussi structurante, sont à mettre essentiellement en début et fin de journée et doivent bien évidemment être doublés de bus s'arrêtant quant à eux à tous les arrêts. Les usagers seraient sûrement en tout cas moins "frustrés" que de voir leur arrêt de proximité supprimé... A quelques mois d'un Bordeaux-Paris annoncé en deux heures, il est vraisemblable que pour tenir ce temps de trajet tous les trains de la ligne ne s'arrêteront pas à Libourne, Ruffec ou Châtellerault... pour autant, ces gares ne seront pas supprimées et continueront bien d'être desservies !